La metformine est l’antidiabétique oral de première ligne  le plus largement utilisé dans le traitement du diabète type2, avec des effets bénéfiques démontrés (diminution de la morbi-mortalité) (1).

Le traitement par metformine a été associé à un déficit en vitamine B12 et une augmentation de l’homocystéine et de l’acide méthylmalonique qui peuvent être neurotoxiques. Ces altérations sont expliquées par une diminution de l’absorption digestive de vitamine B12 (1).

En 1969, Berchtold et coll  ont rapporté des preuves de malabsorption de la vitamine B12 chez des patients qui avaient été traités avec la metformine pendant seulement 3 mois. Dès 1971, Tomkin et coll ont recommandé que tous les patients suivant un traitement à long terme à la metformine subissent un test annuel de dépistage de la vitamine B12 sérique, sur la base d'une évaluation transversale (2).

Depuis lors, des études observationnelles transversales, rétrospectives et longitudinales, ainsi que des rapports de cas, ont suggéré une association clinique entre l'utilisation à long terme de la metformine et la carence en vitamine B12. Cependant, peu d'études prospectives contrôlées versus placebo ont été menées pour définir le risque de carence en vitamine B12 chez les personnes traitées par la metformine (2).

Les auteurs d’une  étude  hollandaise  ont mesuré l’évolution des taux sériques de vitamine B12 associée au traitement par metformine versus  placebo chez 390 diabétiques de type 2. Après un suivi moyen de 4,3 ans, une diminution du taux sérique de vitamine B12 de l’ordre de 19% a été mise en évidence, corrélée à une augmentation de l’homocystéine de 5%, qui s’accumule lors de déficit. Sur ces bases, les auteurs proposent une surveillance régulière des taux sériques lors de traitement au long cours par metformine, dans le but d’en détecter un déficit (1).

La metformine est associée à une diminution progressive du taux sérique de vitamine B12. Il faut noter que les taux sériques dans le groupe de patients traités (280 pmol/l) étaient au-dessus des seuils inférieurs de référence de valeurs normales usuelles dans la population étudiée (150 pmol/l). L’élévation de l’homocystéine chez les patients traités dans cette étude suggère effectivement un déficit en vitamine B12, mais des marqueurs plus spécifiques (acide methylmalonique, ou holotranscobalamine) n’ont pas été dosés (1).

En pratique, L’administration de metformine s’accompagne d’une diminution du taux de vitamine B12, et  induisant le patient à des risques de déficit en cette vitamine suite à son utilisation prolongée, avec des conséquences potentielles telles l’anémie, la neuropathie, et la  démence.

Il semble raisonnable, de considérer ce risque, avant ou au cours du traitement, surtout chez les patients âgés et partiellement dénutris. Dans le doute, un dosage est à proposer. La pertinence de mesures régulières ou d’une substitution systématique reste encore à prouver.

Bibliographie :

  • A et Coll, "Faut-il doser et substituer la vitamine B12 chez les patients sous métformine? " https://www.revmed.ch 1 page. Consulté le 28 Mai 2020.
  1. Vanita. R et Coll, "Long-term Metformine use and vitamine B12 deficiency in the diabets prevention program outcomes study" https://www.ncbi.nlm.nih.gov 1 page. Consulté le 28 Mai 2020.

 

Dernière mise à jour: juin 2020

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