Les médicaments sont la cause la plus fréquente des syndromes parkinsoniens secondaires (1) avec une incidence variable selon les études allant de 5 à 10 % (2,3). Des médicaments peuvent induire ou aggraver un Syndrome Parkinsonien (SP). Les principaux médicaments impliqués sont les antipsychotiques de première génération ou neuroleptiques classiques notamment : les phénothiazines, dont le chef de file est la chlorpromazine, et les butyrophénones, dont le chef de file est l’halopéridol (jusqu'à deux tiers des étiologies médicamenteuses) et les inhibiteurs calciques (1). 

Le Syndrome Parkinsonien secondaire aux médicaments est souvent dose-dépendant. Il est proportionnel au niveau d'occupation des récepteurs dopaminergiques D2 au niveau striatal (structure subcorticale impliquée dans le mouvement volantaire) (1). 

S'il existe cliniquement des différences entre le SP médicamenteux et la maladie de Parkinson idiopathique (MPI), le principal critère d'imputabilité est chronologique : la régression des symptômes à l'arrêt du traitement, observée dans 40 à 74 % des cas, survient dans un délai très variable, il est en moyenne de 3 mois. Néanmoins, la persistance des troubles malgré l'arrêt du traitement doit faire évoquer une autre étiologie, notamment une MPI révélée par le traitement, ce qui est le cas pour 15 % des patients (1).

La plupart des effets extrapyramidaux sont dose-dépendants et la meilleure prévention sera donc d’utiliser la posologie minimale efficace. Pour les antipsychotiques, le choix se portera de préférence sur les neuroleptiques de seconde génération, moins pourvoyeurs d’effets indésirables extrapyramidaux, en première intention ou en substitution d’un neuroleptique classique (1).

Au total, l’origine médicamenteuse d’un SP doit toujours être évoquée devant l’apparition ou l’aggravation de symptômes en faveur d’un Syndrome Parkinsonien chez un patient prenant un traitement. En cas d’apparition d’un syndrome parkinsonien,  un arrêt du traitement suspect si possible ou une fenêtre thérapeutique seront préconisés, permettant de le faire régresser dans la plupart des cas et d’éviter une prise en charge lourde, elle-même source possible d’effets indésirables.

Référence :

1- Nguyen.N.  ̋̏  Les syndromes parkinsoniens médicamenteux̋ʺ.  Rev. Thérapie. 2004 ; 59(1) :105-112.

2- Montastruc JL et Coll . ̋̏ Drug-induced parkinsonism: a reviewʺ. Fundam Clin Pharmacol ̋ 1994; 8: 293-306.

3- Montastruc JL et Coll. ̋Mouvements anormaux d’origine médicamenteuse̋. Rev Prat 1997; 47: 1109-1116.            

 

Dernière mise à jour : juin 2020

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