La toux est un acte réflexe, déclenché par une irritation des voies respiratoires. Elle est souvent due à une affection virale respiratoire, qui guérit spontanément en quelques jours ou semaines (1).
Les médicaments destinés à soulager la toux ont un effet uniquement symptomatique, peu ou pas supérieure à celui du placebo. Certains exposent les patients à des effets indésirables disproportionnés par rapport à l'évolution naturelle favorable des symptômes (1,2).
Des effets indésirables graves, liés aux antitussifs ont été observés à type de réactions allergiques graves (ex : l’oxomémazine, la pentoxyvérine), de troubles cardiaques (ex : la pentoxyvérine ), de dépressions respiratoires et de détresses respiratoires (ex : la pentoxyvérine ) et des douleurs abdominales (ex : la noscapine) (1,2).
Avant de prescrire un traitement antitussif, il convient de suivre les recommandations de bon usage à savoir (3) :
- Rechercher toute cause curable de la toux.
- Traiter seulement les toux gênantes.
- Prescrire le traitement pour une période courte (quelques jours) et le limiter aux horaires où survient la toux.
- Ne doit pas procéder à une augmentation des doses si la toux résiste à un antitussif administré à posologie usuelle, mais à un réexamen de la situation clinique.
- Prendre en compte la notion de l’ "effet placebo", très importante dans le traitement de la toux.
- Ne pas prescrire les associations fixes d’antitussifs (ajustement posologique, addition des effets indésirables).
- Prescrire les antitussifs centraux (codéine, dextrométhorphane, pholcodine, noscapine) non associés, ils ont un meilleur rapport efficacité/effets indésirables.
- Rappeler aux patients d’éviter l’automédication.
En pratique, les antitussifs exposent à des effets indésirables parfois graves, alors qu'ils ne sont pas plus efficaces qu'un placebo. Ils ne doivent être donné que si la toux est très gênante et après avoir éliminés tout risque. De ce fait, il serait plus prudent de commencer par des gestes simples sans médicament à savoir, boire, sucer des confiseries, humidifier l'air, éviter les facteurs irritants, etc. Ce qui permettrait de mettre les patients à l'abri d'effets indésirables injustifiés causé par un médicament à éviter (4).
Bibliographie :
- ″Médicaments de la toux et du rhume : des effets indésirables trop graves face à des troubles bénins″ Rev Prescrire 2009 : 29 (312) : 751-753.
- ″Pour mieux soigner, des médicaments à écarter : bilan 2020″ Rev Prescrire 2019 39 (434) : 931.
- HAS ″Pholcodine″ www.has.santé.fr. Consulté le 19 avril 2020 : 05 pages.
- 4-"Sirop dextrométhorphane + mépyramine : retour d'un médicament à écarter" RevPrescrire 2013 ; 33 (357) : 511.