La vancomycine est un antibiotique glycopeptide bactéricide actif contre les germes Gram positifs y compris le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM).

Le profil des effets indésirables de la vancomycine est constitué principalement d’atteintes rénales notamment les néphropathies tubulaires aigues. Elles  sont fréquentes jusqu’à 40% des patients traités. Ces néphropathies sont favorisées par :

  • Une durée de traitement prolongée au-delà de 7 jours ou 14 jours (en fonction des études) ;
  • Des concentrations plasmatiques élevées ;
  • Une fonction rénale altérée ;
  • L’association à d’autres médicaments néphrotoxiques ;
  • La sévérité des pathologies concomitantes.

Les autres effets indésirables fréquents sont hématologiques (neutropénies), cutanés et des atteintes immuno-allergiques ("red man syndrome" favorisé par un débit d’administration trop rapide), sa toxicité sur la paroi veineuse rend nécessaire la pose d’une voie centrale en cas d’administration prolongée.

Sur le plan pharmacodynamique, la vancomycine est un ″antibiotique exposition dépendante″pour les causes suivantes :

Son effet bactéricide est corrélé au temps passé au-dessus des concentrations minimales inhibitrices (CMI) des bactéries ciblées. Cela justifie un dosage des concentrations plasmatiques minimales (taux résiduels) en pratique courante, tant pour évaluer l’efficacité que pour estimer la toxicité et adapter les posologies.

Le suivi thérapeutique pharmacologique (STP) de la vancomycine est recommandé afin de garantir l’efficacité du traitement et de prévenir la néphrotoxicité.

  • En cas d’administration discontinue, les concentrations résiduelles cibles sont de 10 à 20 mg (10-15 mg/l pour les infections non compliquées et 15-20 mg/l pour les infections sévères avec une surveillance étroite de la néphrotoxicité).
  • En cas d’administration continue, les concentrations cibles à l’équilibre sont de 20 à 40 mg (20-30 mg/l pour les infections non compliquées et 30-40 mg/l pour les infections sévères avec une surveillance étroite de la néphrotoxicité).

L’utilisation de la vancomycine  nécessite le respect des recommandations suivantes :

  • Respecter une durée de perfusion de 1h minimum pour des perfusions de 1g de vancomycine et 2 heures minimum pour des perfusions > 1,5g de vancomycine.

     2- Faire un premier dosage de vancomycine (taux résiduel) à l’état d’équilibre pharmacocinétique :

- En cas de perfusion continue : entre  les 12-24ème  heures.

- En cas de perfusion discontinue : à la 48ème heure, soit juste avant la 5ème dose pour un intervalle de 12 heures  entre les administrations.

3- Instaurer une surveillance du traitement portée sur :

  • Le STP de la vancomycine : une fois par semaine chez les patients stables sur le plan hémodynamique, plus fréquemment en cas d’instabilité hémodynamique, de fonction rénale altérée ou instable, de médicaments néphrotoxiques associés. En cas de changement de posologie, un dosage à l’équilibre doit être réalisé (c'est-à-dire 48h après la dernière modification de posologie).
  • Le dosage de la créatinine sérique : au moins 2 fois par semaine initialement puis au moins une fois par semaine lors de traitement prolongé.
  • La Numération Formule Sanguine (NFS) en rapport avec la toxicité hématologique, au moins une fois par semaine en cas de traitement prolongé.

En pratique, le respect des recommandations du bon usage de la vancomycine est essentiel pour garantir l’efficacité du traitement et prévenir la survenue des effets indésirables.

Bibliographie :

  • Réseau Français des Centres Régionaux de Pharmacovigilance RFCRPV ˝Bon usage de la vancomycine˝. Mis à jour le 05 Juillet 2020 : 1 page.

2-      ˝Bon usage de la vancomycine˝ Bulletin interactif Nice-Marseille (région Provence-Corse-Alpes-Côte d’Azur): 6 pages.

Dernière mise à jour : juillet 2020

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