Le candésartan est un antagoniste de l’angiotensine II. Il est administré par voie orale sous forme de prodrogue « candésartan cilexetil ».
L’action antihypertensive commence après 24H de la prise de la première dose, et elle est maximale 4 semaines après le début du traitement (1). Sa demi-vie est d’environ 9 heures (2).
Il est indiqué dans le :
-Traitement de l’hypertension artérielle essentielle.
-Traitement chez l’adulte avec insuffisance cardiaque et dysfonctionnement systolique du ventricule gauche (fraction d’éjection du VG (FEVG) ≤40%) en association avec des inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) ou en cas d’intolérance aux IEC (1).
Les effets indésirables du candésartan, comme des autres sartans, sont communs à ceux des IEC, avec moins de susceptibilité de causer la toux.
Il s’agit notamment : d’hypotensions artérielles, de sensations vertigineuses, de troubles digestifs, d’hyperkaliémies, d’hyponatrémies, d’insuffisances rénales, d’atteintes cutanées, de photosensibilités, d’angiœdèmes (3).
Les sartans et les IEC sont à bannir durant la grossesse en raison d’effets indésirables fœtaux établis, parfois graves (3).
Cependant, Il n’est pas démontré que les sartans soient aussi efficaces que les IEC (4).
Les effets indésirables et les interactions médicamenteuses des sartans sont peu différents de ceux des IEC, mais la toux semble moins fréquente avec les sartans (5).
Dans le traitement de l’insuffisance cardiaque, plusieurs études ont été menées pour évaluer la balance de son utilisation dont les résultats sont les suivants :
« L'essai RESOLVED », une étude pilote portant sur les effets du candésartan, énalapril seul et en association sur la tolérance à l'effort, la fonction ventriculaire, la qualité de vie, la concentration en neuro-hormones et la tolérabilité en cas d'insuffisance cardiaque congestive :
-Le candésartan seul a été aussi efficace, sûr et bien toléré versus l’énalapril.
-L’association candésartan-énalapril était plus bénéfique pour prévenir le remodelage du ventricule gauche que candésartan seul.
Bien que l'essai n’ait pas été conçu pour évaluer les événements cardiovasculaires, il a été arrêté précocement en raison d'une tendance à l'augmentation du nombre d'événements indésirables liés au candésartan seul et à des groupes d'associations par rapport à l'énalapril seul (2).
Une autre étude appelée « Etude CHARM »: réalisée entre 1999 et 2001, ayant inclus 7599 patients de 26 pays, avec un suivi moyen de 38 mois a révélé les résultats suivants :
-Le candésartan permet la réduction de la mortalité cardiovasculaire et une augmentation de survie chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque chronique avec une FEVG ≤ 40%.
Par contre le candésartan n’a pas rapporté de bénéfice significatif pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque chronique avec une FEVG préservée.
-Le candésartan a diminué le taux des hospitalisations récurrentes, quel que soit la classe de l’insuffisance cardiaque chronique (6,7).
Conclusion :
Dans l’insuffisance cardiaque, les sartans sont à réserver lorsque certains effets indésirables des inhibiteurs de l’enzyme de conversion IEC (qui est le traitement de premier choix) sont trop gênants, notamment la toux (3, 4, 8,9).
Les sartans les mieux évalués dans l’insuffisance cardiaque sont le candésartan et le valsartan (3).
En pratique, l’intérêt du candésartan est limité à l’insuffisance cardiaque après un IEC (3).
À la différence de ce qui est écrit dans les RCP, il n’y a pas lieu d’associer un sartan avec un IEC dans l’insuffisance cardiaque, en raison d’un risque accru d’insuffisances rénales et d’hyperkaliémies sans diminution de la mortalité (3).
BIBLIOGRAPHIE :
1-Martindale: the complete drug reference. ʺcandésartan cilexetilʺ .4 p https://www.medicinescomplete.com/#/content/martindale/11145-s#11145-a5-q .(Consulté le 28 octobre 2018)
2-Meyler’s side effects of drug. Elsevier:J.K.Aronson.2006 ;( 2):612.
3-Prescrire rédaction "Candésartan : une place dans l’insuffisance cardiaque" Rev Prescrire 2012 ; 37(405) :504.
4-Prescrire rédaction “Sartans et insuffisance cardiaque. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) reste la référence " Rev Prescrire 2005 ; 25(261) :367-374.
5-Prescrire rédaction " 2-1.patients hypertendu " Rev Prescrire 2018 ; 38 (416 Suppl. interactions médicamenteuses).
6-Etude CHARM risque de changer le traitement de l’insuffisance cardiaque https://sqha2.hypertension.qc.ca/letude-charm-risque-de-changer-le-traitement-de-linsuffisance-cardiaque/ (Consulté le 28 octobre 2018).
7-analyse post hoc du programme CHARM
http://www.e-cordiam.fr/wp-content/uploads/2017/07/cordiam-n17-etudecharm.pdf (Consulté le 21 octobre 18).
8-Prescrire rédaction "Prise en charge de l’insuffisance cardiaque troisième partie. Les médicament de l’insuffisance cardiaque chronique" Rev Prescrire 2001 ; 21(214) :126-140.
9-Prescrire rédaction “prise en charge de l’insuffisance cardiaque quatrième partie. Les choix thérapeutique pour la pratique" Rev Prescrire 2001 ; 21(216) :292-296+(217) : II de couv.