Le méloxicam est un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS) de la famille des oxicams, ayant des propriétés anti-inflammatoires, analgésiques et antipyrétiques, utilisé dans l’arthrose, les polyarthrites rhumatoïdes et les spondylarthrites ankylosantes (1).

Il possède une activité inhibitrice préférentielle de la COX-2. Cette sélectivité se perd à des doses plus élevées et se traduit par une augmentation du taux d'événements indésirables gastro-intestinaux graves (2).

Des études de courtes durées, ne portant que sur une période en général de 12 semaines (9,10), ont montré l’efficacité et la tolérance du méloxicam dans le traitement de la douleur et de l'inflammation associées aux troubles rhumatismaux et musculo-squelettiques comparant le méloxicam 7,5-15 mg/jour (jusqu'à 22,5 mg/jour dans la spondylarthrite ankylosante), administré pendant 2 semaines à 12 mois, au placebo ou autres médicaments AINS sauf l’ibuprofène qui semble être le mieux toléré, au moins sur le plan digestif (3,4,5,6,7,8).

Autres essais cliniques sur le méloxicam ont conclu que ni son efficacité, ni sa tolérance globale ne s’avèrent supérieures à ces prédécesseurs et que son administration par voie injectable n’offrait pas d’avantage tangible en termes d’efficacité par rapport à la voie orale (8,11).

Les effets indésirables gastro-intestinaux survenus chez les utilisateurs de méloxicam en pratique clinique serait le résultat de l'utilisation de ce médicament chez des patients à risque plus élevé constaté dans certaines études (12,13) et la plupart des facteurs de risque d'hémorragie gastro-intestinale étaient plus fréquents chez les patients à qui on avait prescrit les nouveaux AINS. En tenant compte de ces facteurs de risque, il a été constaté que les inhibiteurs de la COX-2 étaient associés à un risque plus faible d'hémorragie gastro-intestinale, mais pas le méloxicam (13).

Ces nouvelles molécules coutent chères et la médecine fondée sur les preuves appuie l'utilisation de thérapies moins coûteuses. Chez les patients à risque accru de saignement gastro-intestinal, il est préférable d’utiliser de l’oméprazole avec le naproxène ou le diclofenac, que l’association oméprazole célécoxib (14).

En conclusion :

Etant donnée, la divergence des données et l’absence d’une évaluation à long-terme du méloxicam et des résultats parfois peu concluants, il est préférable d’utiliser un AINS qui présente une balance bénéfices/ risques favorable tel que l’ibuprofène. Cependant, si le méloxicam doit être utilisé, il est recommandé d’être prudent surtout lors de son administration à forte dose et/ou chez la population à risque (personnes âgées de plus de 75 ans, ayant des antécédents d'ulcère gastroduodénal, de saignement gastro-intestinal et de maladie cardiovasculaire, en particulier en association avec un inhibiteur de la pompe à protons) et de préférer son administration par voie orale.

Référence :

1 : ʺméloxicamʺ http://agence-prd.ansm.sante.fr/php/ecodex/rcp/R0209093.htm. 3 pages. consulté le 23/12/2018 .

2 : M. Del Tacc et coll. ʺEfficacy and Tolerability of Meloxicam, a COX-2 Preferential Nonsteroidal Anti-Inflammatory Drug A Reviewʺ,Clin Drug Invest 2002; 22 (12): 799-818.

3: Yocum D, Fleischmann R, Dalgin P, et coll ʺSafety and efficacy of meloxicam in the treatment of osteoarthritis: a 12-week, double-blind, multiple-dose, placebo-controlled trial. The Meloxicam Osteoarthritis Investigatorsʺ. Arch Intern Med 2000; 160:2947.

4: Mansoor A, Dinesh Khanna & Daniel E Furst ʺMeloxicam in rheumatoid arthritis, Expert Opinʺ Drug Metab. Toxicol. 2005; 1(4 ):739-75.

5: FRANK DEGNER and BILL RICHARDSON. ʺReview of gastrointestinal tolerability and safety of Meloxicamʺ, Inammopharmacology 2001 9 (1,2), page: 71–80

6: Arvind CHOPRAAPLAR

7: Gurkirpal Singh, MD, Stephan Lanes, PhD, George Triadafilopoulos, MD . Risk of Serious Upper Gastrointestinal and Cardiovascular Thromboembolic Complications with Meloxicam Gurkirpal Singh, MD, Stephan Lanes, PhD, George Triadafilopoulos, MD. AmJ Med. 2004;117:100 –106.

8 : ʺméloxicam (Mobic* comprimé)ʺ Rev prescrire 1997, 17 (173), p : 321-324.

9 : Dequeker J, Hawkey C, Kahan A, et al ʺImprovement in gastrointestinal tolerability of the selective cyclooxygenase COX-2 inhibitor, meloxicam, compared with piroxicam: results of the Safety and Efficacy Large Scale Evaluation of COX inhibition Therapies (SELECT) trial in osteoarthritisʺ Br J Rheumatol 1998;37:946–951.

10: Hawkey C, Kahan A, Steinbruck K, et al, and the International Melissa Study Group ʺGastrointestinal tolerability of meloxicam compared to diclofenac in osteoarthritis patientsʺ Br J Rheumatol 1998; 37:937–945.

11 : ʺmeloxicam injectable (Mobic°). Préférer la voie orale et les AINS les moins mal tolérés ʺ Rev prescrire 2002 ; 22 (231) p : 578.

12: Richard M. Martin, Pipasha Biswas & Ronald D. Mann ʺThe incidence of adverse events and risk factors for upper gastrointestinal disorders associated with meloxicam use amongst 19 087 patients in general practice in England: cohort studyʺ

13: T M Mac Donald, S V Morant, J L Goldstein, T A Burke, D Pettitt ʺChannelling bias and the incidence of gastrointestinal haemorrhage in users of meloxicam, coxibs, and older, non-specific non-steroidal anti-inflammatory drugsʺ

14: Frédéric R. Curtiss ʺRelative Value of the NSAIDs, Including COX-2 Inhibitors and Meloxicamʺ J Manag Care Spec Pharm, 2006 avril; 12 (3): 265-268.

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