Génériques des antiépileptiques

Une note de l’Afssaps datée du 11 mars 2008 intitulée « Substitution des médicaments antiépileptiques » se termine par les recommandations suivantes :

« Compte tenu des caractéristiques de la survenue des crises d’épilepsie et du rôle potentiellement favorisant de situations anxiogènes, un accent est mis sur :

  • • la nécessité d’un dialogue entre le médecin et le patient sur la possibilité d’une substitution. Il s’agit d’expliquer aux patients ce que sont les médicaments génériques et de vérifier que leur utilisation ne suscite pas d’anxiété particulière. Si le praticien sent persister des réticences ou a fortiori des craintes, il lui est recommandé de faire en sorte d’éviter que la substitution soit pratiquée.
  • la nécessité avant toute délivrance par le pharmacien, de vérifier que l’ordonnance ne comporte pas une mention de non-substitution et que la substitution est pleinement acceptée par le patient.

Dans ce contexte, compte tenu des enjeux sanitaires et sociaux d’une maladie qui reste mal maîtrisée dans un tiers des cas, l’Afssaps rappelle aux prescripteurs (neurologues, neuropédiatres et médecins généralistes) qu’ils peuvent s’opposer à la substitution, en mentionnant « non substituable » sur l’ordonnance des patients pour lesquels ils le jugent utile. Ce droit de mentionner « non substituable » sur l’ordonnance peut s’exercer que le médicament prescrit soit un princeps ou un générique. »

L’adaptation d’un traitement antiépileptique, surtout chez l’enfant, nécessitant souvent des principes actifs différents, avec possibilités d’interactions médicamenteuses, présente des difficultés qui se trouvent majorées par l’existence de multiples génériques conduisant à des situations inextricables pour le médecin prescripteur et surtout pour le malade qui les prend. Voici l’exemple de la lamotrigine.

La lamotrigine est commercialisée par le même laboratoire GSK sous le nom de Lamictal*, boîtes de 30 comprimés à 2, 5, 25, 50, 100 et 200 mg et Lamicstart*, boîte de 21 comprimés à 25 mg et boîte de 42 comprimés à 50 mg, , A ceux-ci s’ajoutent, d’après les données de l’Afsssaps, les génériques suivants : Almus, Arrow, Biogaran, Merck, Qualimed, Sandoz et bien d’autres qui ont l’AMM mais ne sont pas commercialisés dont Huberigine et Kadrigine, ce dernier nom a-t-il été retenu parce qu’il est facile à confondre avec Kardégic* ? Par exemple, si un malade doit prendre 175 mg de lamotrigine, soit 1 comprimé de 3 boîtes différentes et que l’aspect de ces boîtes change à chaque prescription, le risque d’erreur est grand. Je ne plaide pas pour autant pour l’uniformisation des présentations car c’est sur leurs différences que le malade repère quotidiennement ses médicaments.

La mention « non substituable » donne au médecin le choix de la spécialité ou du générique du même principe actif et conduit le pharmacien à gérer diverses présentations du même principe actif.

Source : Pierre Allain ; Pharmacorama ; 19 Mars 2008
Dernière Mise à jour : Mars 2017

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