La maladie de Behçet est une vascularite systémique pouvant atteindre les vaisseaux artériels ou veineux de différents calibres. Son Spectre clinique est large à type : ulcérations buccales et génitales récidivantes, uvéites, manifestations vasculaires, neurologiques, articulaires et gastro-intestinales.

La morbidité et mortalité accrue. Les atteintes neurologiques et oculaires représentent les principales causes de morbidité avec un risque de cécité de l’ordre de 10 et 15 % à  5 ans. La mortalité est plus importante chez les hommes jeunes (< 35 ans).

La prise en charge  dépend de sa sévérité, des facteurs pronostiques et du type d’organes atteints.

Le Traitement à pour but de:

  • Eviter la survenue de lésions irréversibles notamment oculaires ou neurologiques,
  • Réduire ou supprimer le nombre de poussées
  • Contrôler les lésions cutanéo muqueuses et articulaires.

La Colchicine,  les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS),  les corticoïdes en topiques sont suffisants pour contrôler les manifestations cutanéo-muqueuses et articulaires.

 Les immunosuppresseurs sont justifiées pour les manifestations sévères mettant en jeu le pronostic vital ou fonctionnel (uvéite postérieure, vascularite rétinienne, atteintes vasculaires, neurologiques, gastro-intestinales).

Les nouvelles cibles thérapeutiques de la MB : ce sont les « médicaments biologiques » immunomodulateurs: ils offrent  la possibilité d’interférer plus spécifiquement sur les cibles inflammatoires impliquées dans la MB.

Approches thérapeutiques selon les atteintes de la MB:

                       

   Les traitements immunosuppresseurs traditionnels:

  • Il prévient les rechutes et facilite le sevrage cortisonique.
  • Risque de myélosuppression avec ses conséquences infectieuses et d’oncogénicité à long terme.
  1. Ciclosporine A et Tacrolimus;
  2. Azathioprine;
  3. Méthotrexate, Mycophénolate Mofétil;
  4. Cyclophosphamide: efficace pour des cas réfractaires et pour différentes manifestations cutanées, oculaires, gastro-intestinales, neurologiques et cardiovasculaires.

 

Les traitements immunomodulateurs:

Les cytokines  pro-inflammatoires et les lymphocytes T ont un rôle important dans la physiopathologie de la MB. Ainsi, les approches  immunomodulatrices comme l’inhibition des voies de signalisation du TNF α, de  l’IL-1 ou de l’IL-6, ou la déplétion en lymphocytes T sont des options thérapeutiques intéressantes dans la MB.

  1. Interféron- α;
  2. Inhibition des cytokines pro-inflammatoires: anti-TNF α, anti-IL-1 (anakinra), anti-IL-6 (tocilizumab);
  3. Thérapies ciblant les lymphocytes: anti-CD20 (rituximab), anti-CD52 (alemtuzumab), anti-CD25 (daclizumab);
  4. Autogreffe de cellules souches hématopoïétiques.

 

Stratégies thérapeutiques :

 

Atteinte oculaire sévère

Atteinte vasculaire grave artérielle et/ou veineuse

Atteinte du SNC

Thrombophlébite cérébrale

Atteinte cutanéomuqueuse  (CM) ou articulaire (A)

1er  ligne thérapeutique

Bolus de corticoïdes (IV) puis relais oral plus anti-TNF α associé à AZA  ou plus IFN  α

Bolus de corticoïdes (IV) puis relais oral  plus AZA  ou CYC  (IV) plus anticoagulation efficace si atteinte veineuse ou antiagrégant si atteint artérielle, chirurgie vasculaire si nécessaire.

Bolus de corticoïdes (IV) puis relais oral  plus AZA  (ou  MTX) si formes peu sévères plus CYC ou anti-TNFα   si formes sévères.

Corticoides (PO) plus anticoagulation efficace

Colchicine,  bains de bouche  corticoïdes (CM) infiltration (A)

2e  ligne thérapeutique

Changement d’anti-TNF  α

ANTI-TNFα

ANTI-TNFα  ou CYC

 

Torental, dapsone (CM), AINS, MTX (A)

3e ligne thérapeutique

anti-IL1, CYC,  anti-IL6

 

 

 

Thalidomide (CM),                    anti-TNFα

 

Les traitements classiques (corticothérapie, immunosuppresseurs conventionnels) ne permettent pas toujours de contrôler la MB.

Les nouvelles molécules immunomodulatrices comme les anti-TNF α ont transformé le pronostic de certaines formes sévères et/ou réfractaires de la MB et des patients pour qui le traitement conventionnel était contre indiqué ou mal toléré. Mais il faut rester vigilant sur leurs effets à long terme (infection, cancer).

 

 

Réf : Revue de médecine interne, Elsevier Masson, Février 2014, vol.35- N° 2- p.126

Dernière mise à jour : Septembre 2017

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