Les méningiomes sont des tumeurs de la deuxième moitié de la vie: 76% des cas sont observés après 50 ans [1]. Ils sont développés à partir de la méninge nommée “arachnoïde” [2] et  représentent 20% des tumeurs cérébrales primitives [3].

Les causes de méningiomes sont diverses:

  • Génétique: expliquant le développement des méningiomes dans un cadre familial.
  • Environnemental: liées à l’exposition aux radiations ionisantes (panoramique dentaire…).
  • Hormonal: incriminé devant  la  différence dans l'incidence du méningiome entre les sexes, (la fréquence est deux fois plus élevée chez les femmes que chez les hommes) [4].

Les observations cliniques suggèrent que les méningiomes peuvent être influencés par l'œstrogène et la progestérone en raison: d’une association positive avec le cancer du sein, de la croissance de la tumeur pendant la grossesse et la phase luthéale du cycle, de son atténuation après la ménopause et à l'arrêt du traitement par les œstrogènes et les progestatifs [4].

Il a été montré que la prescription de progestérones fait croître rapidement les méningiomes et augmente les risques de récidives avec régression à l’arrêt [2].

Plusieurs études ont essayé d'élucider le risque de méningiomes par rapport aux hormones sexuelles endogènes et exogènes [5]: des études moléculaires et immuno-histochimiques confirment que le méningiome est une tumeur hormono-sensible, avec environ 70% des méningiomes exprimant les récepteurs de la progestérone et 30% exprimant les récepteurs des œstrogènes [2,5] alors qu’ils n’existent qu’en faible quantité dans la méninge normale [1]. Seuls 5% des méningiomes auraient des traces de ces  récepteurs [6].

D’autres études ont montré que:

  • L’arrêt de certains progestatifs tels que: la cyprotérone (progestatif de synthèse dérivé de la 17-alpha-hydroxyprogestérone) seule ou associée à l’ethinyl-estradiol, la promégestone (traitement hormonale substitutive de la ménopause) et la normégestol (traitement de fibrome utérins) a permis la régression des méningiomes [2].
  • Il y avait une relation causale probable entre l’administration prolongée de la cyprotérone et la survenue de méningiomes multiples [8], de nouvelles recommandations par la Haute Autorité de Santé [9]: lorsqu’un méningiome est diagnostiqué, la consommation de ce traitement devrait être systématiquement recherchée et l’arrêt devrait être impératif [8].
  • Un risque de méningiomes étudié sur plus de 350.000 femmes est multiplié par environ 2 chez les utilisatrices de Traitement Hormonal Substitutif de la ménopause (THS) par rapport aux non utilisatrices [2,5]. En revanche; d’autres études [8] n'ont pu prouver une association  entre l'utilisation de contraception orale et le risque de méningiomes [2,7].

Au total, toutes les études disponibles permettant  de mettre en évidence une augmentation du risque de méningiome lors d’un traitement hormonal substitutif mais ne permettant  pas de conclure à un risque plus élevé en cas de contraception hormonale. Il n’y a pas de recommandations établies sur la poursuite ou non de l’hormonothérapie en cas de méningiomes (sauf cyprotérone). Par prudence l’arrêt du traitement en cas de découverte d’un méningiome reste capital.

Bibliographies:

[1]-  J. Brunon “ Les méningiomes”. Extrait du Campus de Neurochirurgie 2008: 02-08.

[2]- Prescrire rédaction “progestatifs et méningiomes intracrâniens”. Rev Prescrire. 2014, 373(34): 834.

[3]-D. N. Louis and coll “WHO classification of tumors of the central nervous system”. Revised 4th edition. Lyon: International Agency for Research on Cancer, 2016.

[4]- J.Wiemels and coll: “Epidemiology and etiology of meningioma”. Journal Neuro-Oncology, 2010(99): 307–314.

[5]- Svetlana Blitshteyn, et coll “Is There an Association Between Meningioma and Hormone Replacement Therapy?” Journal Clinical Oncology, 2008 (26): 279-282.

[6]- Redondo. A “Femme, méningiome et traitement hormonal”. La Lettre du Neurologue 2003(2):p1-3

[7]- L. Ve´drine and coll “Reapprasial of the role of endocrine therapy in meningioma”. Department of Radiotherapy, Intitut Gustave Roussy, Paris, France Endocrine-Related Cancer Rev, 2008(15): 931–941.

[8]- C. Botella et coll “Méningiomes intracrâniens et utilisation prolongée d’acétate de cyprotérone à dose conventionnelle chez la femme: à propos de deux cas de régression tumorale après arrêt du traitement”; Elsevier Masson Neurochirurgie, 2015(61): 339–342.

[9]-  Haute autorité de santé “Acétate de cyprotérone” HAS, 2016  [Avis 22 juin 2016].

Dernière mise à jour : Septembre 2018

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