• Le priapisme est défini comme la survenue d'une érection anormalement prolongée (> 4 heures) souvent douloureuse et irréductible, en dehors de toute stimulation sexuelle. (1)
  • Le mécanisme érectile est semblable à un système hydraulique avec une entrée (l'artère caverneuse), une partie gonflable (les aréoles caverneuses) et enfin la voie de sortie (veine dorsale de la verge) qui laisse ou non sortir le contenu sanguin des aréoles) (1)
  • Le priapisme est lié à des anomalies de l'hémodynamique du sang intra caverneux et du blocage de la recontraction du muscle lisse érectile caverneux entrainant l'absence du drainage veineux des corps caverneux qui ne s'évacuent pas correctement par la veine dorsale profonde (1).
  • On distingue deux types de priapisme :
  • les priapismes à haut débit, expliqués par une augmentation du flux artériel, Ils sont souvent liés à un traumatisme du pénis. leur traitement peut être différé. (2)
  • les priapismes à bas débit, dus à une anomalie du retour veineux, qui est très douloureux et constitue une véritable urgence 
  • Le traitement du priapisme est essentiellement médical, mais il est nécessaire d'avoir recours à la chirurgie si échec.
  • Le risque d'impuissance séquellaire  par fibrose des corps caverneux est fonction du délai écoulé entre le début du priapisme et la mise en route du traitement (1)
  • Les principales causes du priapisme à bas débit sont : (2)
  • les hémopathies (maladies du sang) dont l’anémie falciforme, certaines leucémies et les troubles de la coagulation sanguine ;
  • la consommation de cocaïne et de marijuana.
  • la prise de certains médicaments, qui sont détaillés dans le tableau suivant:

 

Classes thérapeutiques

Mécanisme de survenue

Médicaments

Les Neuroleptiques

 (3)

Blocage des récepteurs α-adrénergiques=> blocage de la recontraction du muscle lisse caverneux et donc de la détumescence (Mécanisme neuromusculaire) 

Neuroleptiques typiques :

 chlorpromazine, fluphénazine,   halopéridol,  phénothiazine 

Neuroleptiques atypiques :

clozapine, rispéridone, olanzapine, quétiapine

Les antidépresseurs

(3)

 Rétrécissement anormal des veines du pénis, de sorte que le sang supplémentaire qui pénètre dans le pénis pour produire une érection ne peut pas sortir normalement et l’organe reste debout.

trazodone, néfazodone, fluoxétine, sertraline

Anxiolytiques (3)             

Mécanisme non documenté

Buspirone, hydroxyzine

Anticoagulants (3)

- Mécanisme immuno-allergique

héparines, acenocumorol, la warfarine 

Antihypertenseurs

(3)

Antagonistes des récepteurs alpha-adrénergiques

Térazosine, Tamsulosine, Alfuzosine, prazosine. 

Inhibiteurs de la phosphodiéstérase de type 5 (PDE5)  (4)

  Déséquilibre des mécanismes de régulation du cycle relaxation-contraction du muscle lisse.   

 

Tadalafil, sildénafil

Injections intra-caverneuses de drogues vaso-actifs (5), (4)

ces drogues peuvent induire une réponse  exagérée et prolongée de l’érection masculine qui peut avoir de graves conséquences (5) 

Papavérine ++, PGE1 (4)

 

Tableau résumant les causes médicamenteuses du priapisme

En pratique, Le traitement du priapisme dépendra  de la cause et du délai de consultation.  Il est nécessaire de faire un bilan en urgence pour rechercher la cause, sauf si celle-ci est évidente. En plus du traitement causal, d'autres moyens simples peuvent aider à la régression voire la résolution du priapisme : injection d'un médicament, l'étiléphril, dans les corps caverneux ou ponction si le priapisme a plus de 3 heures. Exceptionnellement, il est nécessaire d'avoir recours à la chirurgie en cas d'échec des traitements médicaux.

Le meilleur traitement reste la prévention, notamment en prenant conscience des risques de priapisme, secondaire à la prise de certains médicaments (cités plus haut). De la même manière, les patients ayant des maladies chroniques pouvant entraîner un priapisme comme la drépanocytose, doivent être informés de ce risque et de la nécessité de consulter en urgence.

 

En Résumé:

Le priapisme est une pathologie multifactorielle. En plus des hémopathies telles que les anémies falciformes, les leucémies et les troubles de la coagulation, de la consommation de certaines drogues, les médicaments peuvent être à l’origine du priapisme tels que les neuroleptiques, les anxiolytiques, les anticoagulants, les antihypertenseurs, les inhibiteurs de la phosphodiesterase de type 5 et les injections intra caverneuses de drogues vaso- actives.

Bibliographie

Dernière mise à jour : Septembre 2018

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