Les patients atteints de maladies autoimmunes (MAI) présentent classiquement un risque accru d’infections attribué à la maladie en tant que telle, mais aussi aux traitements immunosuppresseurs (IS) et aux comorbidités(1).

Les liens entre la Covid-19 et les maladies inflammatoires auto-immunes sont nécessairement  compliquées. En effet, il est admis que la première peut dans ses formes graves s’accompagner d’une inflammation liée à un orage cytokinique, ce qui a conduit à tester certains médicaments contre l’inflammation (dont l’hydroxychloroquine et des anti Il6) dans cette maladie (3) .

D’autre part les pathologies inflammatoires auto-immunes  devraient, puisqu’elles sont inflammatoires, aggraver le pronostic d’une Covid sévère (sauf peut-être si elles sont traitées par     les anti inflammatoires suscités) mais aussi favoriser l’infection par le SARS-CoV-2 en cas d’administration de biothérapies et d’immunosuppresseurs qui diminuent les défenses immunitaires un tableau à double entrée, avec risque d'augmentation de l'incidence et de la gravité (3).

Les données disponibles  ce jour sur les facteurs de risque de complications liées au COVID-19 sont rétrospectives. La documentation de l’historique des patients est par ailleurs souvent incomplète, avec un manque d’information concernant la présence d’une MAI et d’une IS(1).

À ce jour il n’y a pas suffisamment de données pour utiliser des traitements immunomodulateurs à visée prophylactique contre le COVID-19 et les patients sous hydroxychloroquine ne peuvent pas être considérés comme protégés(1).

La prise de corticoïdes au long cours à forte dose par voie orale rend plus fragile vis-à-vis du virus SARS-CoV-2. Les traitements de fond les plus fréquemment utilisés comme le méthotrexate, les anti-TNF, les anti-interleukine-6, ne semblent pas s’accompagner d’un risque élevé d’infection sévère au SARS-CoV-2  (2).

 D’autres traitements de fond diminuent les défenses immunitaires et pourraient contribuer à rendre plus fragile vis-à-vis du virus SARS-CoV -2   notamment : le rituximab, le cyclophosphamide, l’azathioprine, le mycophénolate mofétil etc  (2)

Pas d'arrêt intempestif des traitements immunosuppresseurs/immunomodulateurs et biothérapies, sauf en cas de signes d'infection (fièvre, toux, difficultés respiratoires, courbatures…) et uniquement sur avis médical du médecin référent qui  suit la pathologie ou le médecin de famille(2)

Ne pas arrêter brutalement non plus les corticoides,la colchicine pour les maladies auto-inflammatoire ainsi que l’hydroxychloroquine , ce dernier n’a montré aucun intérêt dans le traitement des symptômes de la COVID-19 mais a par contre montré tout son intérêt dans le traitement du lupus notamment.

 Les facteurs de risque déjà identifiés dans la population générale restent ceux le plus souvent associés à un risque de forme sévère chez les patients atteints de maladies auto-immunes et autoinflammatoires à savoir : l’âge avancé, l’obésité,diabète non équilibré,antécédents d’HTA  d’AVC etc (2).

Concernant  la vaccination contre la COVID-19, il est recommandé de vacciner les patients atteints de rhumatismes inflammatoires et de maladies auto-immunes systémiques (4).

L’efficacité de la vaccination anti-Covid-19 chez ces patients a été démontrée bien que celle-ci soit légèrement inférieure à celle des personnes saines. Plusieurs études ont permis de démontrer la bonne tolérance à la vaccination des patients atteints de maladies auto-immunes  dont le lupus , les maladies rhumatismales et les maladies rénales à médiation immunitaire (5), pour ces patients il est préférable d’utiliser les vaccins à ARNm (5) .

En cas de maladies chroniques en poussée, reporter de 2 à 4 semaines la vaccination(6).

 Les patients sous traitement immunosuppresseur ou sous corticoïdes à doses immunosuppressives, peuvent ne pas développer une réponse immunitaire suffisante. Les traitements immunosuppresseurs ne doivent pas être administrés un mois avant et jusqu’à un mois après le vaccin (6).

Les vaccins anti covid utilisés de nos jours, n’ont pas été développés à partir d’un vaccin vivant atténué, de ce fait, il n’est pas recommandé d’arrêter un traitement de fond conventionnel (4).

 

Conclusion :

 Compte  tenu du caractère pandémique de la covid 19, les patients atteints de maladies auto-immunes sont à risque de contracter l’infection comme tout un chacun, leur prise en charge reste délicate et dépend de la pathologie auto-immune, du traitement de fond et des co-morbidités  

Ces malades doivent respecter strictement les mesures de protection adressées à l’ensemble de la population

Bibliographie :

1-  Horisberger  A et Coll " Service d’immunologie et allergologie, Département de médecine interne ", Rev Med suisse  DOI: 10.53738/REVMED.2020.16.691.0 consultée le 21/08/2022

2- FAI R et coll " la filière de santé des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires rares ", https://www.fai2r.org actualite covid 19: 28 Juin 2022

3- Haberman R et coll " Covid 19 in Immune-Mediated  Inflammatory aricle"  com/archives/328  2020

 4- Société française de rhumatologie  (SFR) " recommandation de la SFR pour la vaccination anti covid 19 des patients atteints de maladies inflammatoires " 2021

5-" Vaccination des personnes atteintes de maladies auto-immunes (Conseil d’Orientation de la Stratégie Vaccinale) " Ministère de la santé France «  Note du 26 novembre 2021 »

6- " Protocole de la vaccination COVID19 en Algérie" Comité technique national consultatif sur la vaccination Ministère de la santé 2021.

 

Dernière mise à jour : Novembre 2022

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