Généralités:

Le paracétamol et l’ibuprofène font parti des médicaments les plus largement prescrits en pédiatrie depuis l’association: Acide Acétyle Salicylique AAS (Aspirine®) et syndrome de Reye. La disponibilité de ces médicaments sans ordonnance contribue à un usage large et parfois injustifié.

Le paracétamol et l’ibuprofène sont tous deux réputés pour leur excellent profil de tolérance et une marge thérapeutique large, mais ils ne sont pas pour autant dépourvus d’effets indésirables.

Indications:

Les indications reconnues du paracétamol et de l’ibuprofène sont le traitement de la fièvre et des douleurs légères à modérées. L’ibuprofène comme traitement d’affections rhumatismales.

Mécanisme d’action:

1. Paracétamol :

Le mécanisme d’action du paracétamol n’est pas complètement élucidé. Il a été démontré que son action analgésique intervient de manière prédominante au niveau du système nerveux central et en périphérie. Son activité pharmacologique du paracétamol résulte d’une inhibition des cyclo-oxygénases (COX-1 et COX-2), d’une manière semblable aux AINS.

Le paracétamol a essentiellement une activité analgésique et antipyrétique, il possède une légère activité anti-inflammatoire.

Sa demi-vie est brève (2,7 heures) et son élimination se fait après métabolisme (glucuronidation et sulfonation, une fraction mineure subit une oxydation), les métabolites formés sont ensuite excrétés par voie rénale. L’oxydation est responsable de la formation du métabolite (N-acétyl-p-benzoquinone imine) associé à l’hépatotoxicité, qui doit ensuite être inactivé par conjugaison au glutathion pouvant causer des lésions cellulaires.

2. Ibuprofène:

L’ibuprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien non sélctif. Il inhibe les cyclo-oxygénases (COX-1 et COX-2). Son action anti-inflammatoire, antalgique et antipyrétique est principalement attribuée à l’inhibition de la COX-2, alors que les effets indésirables digestifs sont dus à l’inhibition de la COX-1.

Sa demi-vie plasmatique est courte (2 heures). Il est principalement métabolisé au niveau hépatique par oxydation et glucuronidation puis ses métabolites inactifs sont excrétés par voie rénale.

Traitement de la fièvre chez l’enfant :

La fièvre est une réponse physiologique de l’organisme, qui a pour but d’optimiser la réponse immunologique contre une infection. Les recommandations actuelles ne préconisent pas de traiter la fièvre chez l’enfant de manière systématique mais plutôt pour son confort.

La voie orale est conseillée d’une manière générale, en raison d’une absorption plus prévisible et donc d’une meilleure efficacité.

La prescription d’un schéma alterné de paracétamol et d’ibuprofène est une pratique courante en pédiatrie. La littérature à ce sujet a récemment fait l’objet d’une revue Cochrane et conclut à une efficacité antipyrétique légèrement supérieure lors d’administration des deux médicaments combinés ou alternés.

Les recommandations actuelles proposent donc de

limiter cette pratique en cas de non-réponse à une monothérapie

, car une incertitude persiste quant aux respects de sécurité de cette association.

Traitement de la douleur chez l’enfant:

Il n’existe à ce jour pas d’étude antalgique entre paracétamol et ibuprofène.

Une méta-analyse aux méthodes statistiques contestées a conclu que l’efficacité antalgique d’une dose unique de paracétamol (7-15 mg/kg) ou d’ibuprofène (4-10 mg/kg) n’était pas différente après extraction dentaire ou lors du traitement de maux de gorge chez des enfants, une légère tendance en faveur d’une efficacité supérieure de l’ibuprofène est néanmoins rapportée.

Profil d’effets indésirables:

1. Paracétamol:

Les effets indésirables du paracétamol se limitent à quelques cas exceptionnels d’allergie. Son seul autre risque est celui d’une surdose massive. Il peut être associé sans risque particulier avec pratiquement tous les autres médicaments d’usage courant chez l’enfant.

 

2. Ibuprofène:

L’ibuprofène fait courir un risque bien plus élevé que le paracétamol comme le risque d’allergie (asthme, réaction cutanée sévère), un saignement digestif, une infection grave de la peau, un risque d’infection généralisée rare mais parfois mortelle, un risque de complications graves (méningite, encéphalopathie) lors du traitement de certaines maladies virales (varicelle), un risque pour le fonctionnement du rein (notamment en cas de déshydratation), etc.

Une surdose en ibuprofène provoque également des effets indésirables graves, particulièrement chez les jeunes enfants.

En pratique :

ž Le traitement pharmacologique de la fièvre devrait être dicté par le confort de l’enfant avant tout et non par la recherche d’une température corporelle normale à tout prix.

ž La combinaison paracétamol et ibuprofène est à réserver aux enfants ne répondant pas à une monothérapie.

ž Le paracétamol reste le meilleur traitement de la fièvre chez les enfants, efficace dans la plupart des cas, avec un très faible risque d’effets indésirables. Il est aussi efficace contre la plupart des douleurs.

ž L’ibuprofène fait baisser la fièvre à peine plus vite que le paracétamol. Son efficacité sur la douleur semble identique.

ž En cas de fièvre ou de douleur chez l’enfant, le traitement de premier choix est donc le paracétamol à dose adaptée au poids de l’enfant: 15 mg/kg toutes les 6h.

Réf

: Fièvre des enfants: en rester au paracétamol « Revue Prescrire 2009;29 (309): 526.

Revue « paediatrica », vol 27. N°.2.2016.

 

Dernière Mise à jour : Novembre 2017

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