Paracétamol-chlorphéniramine (chlorphénamine) est une association d'antalgique-antipyrétique (le paracétamol) et d'antihistaminique (la chlorphénamine) (1). Cette association est utilisée dans le traitement des rhumes, des rhinites, des rhinopharyngites et des états grippaux en agissant sur :

· L'écoulement nasal clair et les larmoiements,

• Les éternuements,
• Les maux de tête et/ou la fièvre (1).

Les effets indésirables les plus fréquents de l’association paracétamol-chlorphéniramine sont essentiellement liés au chlorphéniramine, tels que la vision flou, la sécheresse buccale, les troubles gastro-intestinaux, les maux de tête, les déficiences psychomotrices et la rétention urinaire (4).

Les effets indésirables les plus graves de l’association paracétamol-chlorphéniramine sont essentiellement : anaphylaxie, œdème de Quincke, glaucome par fermeture de l’angle (chez les adultes), arythmie, bronchospasme, confusion, convulsion, effets extrapyramidaux, réaction d’hypersensibilité, hypotension, dysfonctionnement hépatique, effets antimuscariniques, troubles sanguins , etc. (1 ,4). La somnolence est un effet indésirable significatif observé avec la majorité des antihistaminiques, elle peut diminuer après quelques jours de traitement. La somnolence est moins importante avec les nouveaux antihistaminiques (4).

Les enfants de moins de 06 ans ne doivent pas recevoir les médicaments en vente libre contre la toux et le rhume contenant de la chlorphéniramine (4).

La Food and Drug Administration (FDA) a conduit une analyse des 11 essais cliniques de médicaments de la toux et du rhume, recensés chez des enfants, impliquant des médicaments divers à base d’antihistaminiques, de décongestionnants vasoconstricteurs, d’antitussifs. Il n’est pas apparu d’efficacité au-delà de l’effet placebo(3).

De son côté, une synthèse du groupe Cochrane a inclus 25 essais cliniques randomisés chez 616 enfants et 2 876 adultes, ayant comparé une préparation orale contre la toux contenant un antitussif, un antihistaminique H1, un décongestionnant ou un bronchodilatateur seul ou associé versus placebo. Chez les enfants, il n’est pas apparu d’efficacité au-delà de l’effet placebo(3).

L’utilisation des antihistaminiques H1 sédatifs et atropiniques dans le rhume qui reste une affection bénigne et transitoire, est à éviter. Mieux vaut informer les patients des risques de ces substances et leur expliquer que les médicaments ne modifient pas l’évolution du rhume. C’est particulièrement vrai pour les enfants (2,3).

En conclusion

Le rhume est une affection bénigne qui guérit spontanément en une semaine environ. En cas de douleur, de gêne nasale importante ou de fièvre mal supportée, le paracétamol seul peut être proposé (2).

Bibliographie

1. Agence Nationale de la Sécurité du Médicament (ANSM) ʺ Résumé des caractéristiques des produits ʺ. Consulté le 07/10/2018.

2. ʺActifed états grippaux : recyclage d’une spécialité à éviter ʺ Rev.Prescrire ; 2011; 31 (332) :422.

3. ʺMédicaments de la toux et du rhume : des effets indésirables trop graves face à des troubles bénins ʺ Rev. Prescrire 2009; 29(312) :751-752.

4. Joint Formulary Committee ʺ Respiratory system: chlorphéniramine maleateʺ British National Formulary (BNF) 2016; 71: 252.