Alertes

Le paracétamol, médicament le plus couramment prescrit et utilisé comme antalgique  ou antipyrétique  chez les adultes et les enfants. Il est présent dans de nombreux médicaments, seul ou associé à d’autres substances actives (1,2).

Le paracétamol peut en effet être la cause de graves lésions hépatiques parfois  irréversibles survenant le plus souvent en cas de surdosage par le non respect de la posologie ou en l’associant avec plusieurs produits contenant du paracétamol. Néanmoins, l’hépatotoxicité à doses thérapeutiques peut survenir chez le jeune, dans le cas de la malnutrition ; la consommation d’alcool chronique ou excessive et certaines variabilités interindividuelles et interethniques (1).

La mauvaise utilisation du paracétamol expose à des atteintes hépatiques aiguës graves conduisant parfois à une greffe hépatique. En France, une étude a montré que le paracétamol est le médicament le plus impliqué dans les greffes hépatiques d’origine médicamenteuse (3).

 En cas d’intoxication massive et volontaire, des nausées et des vomissements apparaissent dans les 12 heures suivant l’ingestion. Deux à trois jours après, les enzymes hépatiques augmentent de même que la bilirubine et des troubles de la coagulation apparaissent. Dans les cas les plus sévères, des saignements importants, un coma puis le décès peuvent survenir (4).

Une étude écossaise  réalisée chez 663 patients hospitalisés entre 1992 et 2008 dans une unité de transplantation hépatique, pour hépatotoxicité sévère liée au paracétamol. 74 % de ces patients avaient ingéré une seule dose massive de paracétamol (dans 98 % des cas dans un but de suicide) alors que 26 % des patients étaient  en situation de surdosages répétés mais modérés (dont 34 % d’entre eux dans un but suicidaire). Environ 83 % des patients en surdosages modérés mais répétés de paracétamol prenaient ce médicament pour soulager leurs douleurs. Ces surdosages semblent survenir lors d’une automédication pour  une douleur, favorisée par la prise d’autres antalgiques associant paracétamol et antalgiques opioïdes faibles (codéine, dextropropoxyphène, tramadol) (4).

Les auteurs ont constaté que ces surdosages réguliers, même modérés, c'est-à-dire juste au-dessus de 4 g par jour de paracétamol, étaient d’autant plus dangereux que les personnes étaient âgées, éthyliques, dénutries. Les auteurs concluent même que ces surdosages modérés itératifs sont plus dangereux qu’une prise massive unique (4).

A priori, dans des conditions normales d’utilisation chez des patients n’ayant pas de pathologie hépatique sous jacente, l’hépatotoxicité du paracétamol est tout à fait exceptionnelle (4).

Le respect  des recommandations de bon usage  est primordial pour éviter l’hépatotoxicité  à savoir (1,2): 

-Utiliser la dose la plus faible, le moins longtemps possible.

-Respecter la dose maximale quotidienne (4g/j) et la durée de traitement recommandée ;

-Vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments ;

-A éviter  chez les patients à risques : insuffisance hépatique légère à modérée, insuffisance rénale sévère, alcoolisme chronique, moins de 50 kg, etc.

Un message d’alerte  sur les boites du paracétamol est important  pour  réduire le risque de surdosage et donc d’atteinte hépatique (1,3).

En pratique,  l’information des patients du risque de toxicité hépatique  suite à l’utilisation du paracétamol  et  la diffusion des mesures de la bonne utilisation sont  primordiales afin   d’éviter  les effets indésirables évitables.

Bibliographie :

1- ʺParacétamol et risque pour le foie : un message d’alerte ajouté sur les boîtes de médicamentʺ.www.ansm.santé.fr : 02 pages. Consulté le 22/07/2019.

2- ʺParacétamol : des risques trop peu connus des patientsʺ Rev Prescrire 2019 ; 39 (427) : 382-383.

3-ʺRéponse Prescrire consultation ANSM-Mention d’alerte sur les boites du paracétamolʺ. https://www.prescrire.org/Docu/DOCSEUROPE/20180928_PrescrireReponseConsultationMentionDangerSurdoseParacetamol.pdf: 09 pages. Consulté le 22/07/2019.

4-ʺLe paracétamol est-il vraiment peu efficace et dangereux?ʺ. https://www.sfetd-douleur.org/sites/default/files/u3349/DossierdumoisSFETD/2015/dossierdumois150415leparacetamolest-ildangereuxvd.pdf: 10 pages. Consulté le 21/07/2019.

Dernière mise à jour : Août 2019

La dompéridone est indiquée pour le traitement des  nausées et des vomissements uniquement chez les adultes et les enfants de plus de 12 ans et pesant  plus de 35 kg,  dans les cas de gastro-entérite, infections virales, etc. La   balance  bénéfices-risques est  défavorable chez les enfants (1).

L’autorisation de mise sur le marché  (AMM)  de  la dompéridone a été retirée chez l’adulte et chez l’enfant pour  les indications  suivantes (2):

 - Le reflux gastro-œsophagien ;

  -La gastroparésie ;

  - La dyspepsie ;

  -Les nausées et les vomissements induits par radiothérapie, chimiothérapie ou agoniste dopaminergique ;

  -La stimulation de la montée laiteuse.

Compte tenu du risque d’effets indésirables cardiaques graves notamment l’allongement de l'intervalle QT, les torsades de pointes,  les arythmies ventriculaires graves et la mort subite d’origine cardiaque et des troubles neurologiques (1,2). La prescription de la dompéridone n’est envisagée que  dans le cas de vomissements ayant à court terme des complications graves ou très gênantes (2).

Afin de réduire les risques d'effets indésirables cardiaques graves, des recommandations du bon usage de la dompéridone ont été émises à savoir :

1-La dose est limitée à 10 mg jusqu'à 3 fois par jour, avec une dose maximale de 30 mg par jour chez les adultes et les enfants de plus de 12 ans et pesant  plus de 35 kg (1).

2-La durée de traitement doit être la plus courte possible : elle ne doit  pas dépasser  une  semaine (1).

3-L’ administration de la dompéridone est  contre indiquée dans le cas de :

-L’insuffisance hépatique  modérée à sévère (1).

-L’allongement connu des intervalles de conduction cardiaque, notamment de l’intervalle QT, troubles électrolytiques importants ou maladies cardiaques sous-jacentes telles qu’une insuffisance cardiaque congestive (1) ;

-La prise concomitante des inhibiteurs puissants du CYP3A4 et des médicaments prolongeant l'intervalle QT (1).

En pratique, le respect des mesures de minimisation  des risques cardiaques liés à la prescription des médicaments à base de dompéridone est indispensable afin d’éviter les effets indésirables évitables.

 

Bibliographie :

1) ʺLa dompéridone (Motilium et génériques) ne doit plus être utilisée chez l’enfant de moins de 12 ans - Point d'informationʺ.www.ansm.santé.fr. 02pages. Consulté le 07/07/2019.

2) ʺMédicaments antiémétiques dans le traitement symptomatique des nausées et vomissementsʺ. https://www.has-sante.fr/jcms/c_2966830/fr/medicaments-antiemetiques-dans-le-traitement-symptomatique-des-nausees-et-vomissements. 05 pages. Consulté le 07/007/2019

 

Dernière mise à jour : Juillet 2019

Renforcement des conditions de prescription et de délivrance des spécialités à base de valproate et dérivés (Dépakine®) chez les  enfants et adolescents de sexe féminins et des femmes en âge de procréer.  

Conformément aux recommandations du résumé des caractéristiques des spécialités à base d’Acide Valproïque, son utilisation est déconseillée tout au long de la grossesse et chez les femmes en âge de procréer sans contraception efficace, ainsi que chez l’enfant.

De nombreuses études de suivi de grossesse de femmes épileptiques ont montré que l’acide valproique (AV) est plus tératogène que d’autres antiépileptiques.

Le risque de malformations est d’autant plus important que la posologie est élevée s’agissant d’un effet indésirable dose dépendant. Les malformations causées par l’AV sont des anomalies de fermeture du tube neural, des anomalies urogénitales, craniofaciales, et digitales ainsi que des anomalies cardiaques et des membres.

Les résultats de plusieurs études convergent pour montrer qu’une exposition in utéro à l’AV peut entrainer des:

  • Effets sur le développement psychomoteur dans l’enfance: déficit du quotient intellectuel, retard de développement.
  • Difficultés d’adaptation comportementale des enfants, des symptômes autistiques et des syndromes d’Asperger.
  • Altération du développement cognitif.

Néanmoins, si une grossesse est envisagée, réévaluer avec la patiente le choix de l’acide Valproïque compte tenu des risques de malformations et de troubles du développement. Si l’AV est maintenu, il est souhaitable de privilégier la dose journalière minimale efficace et d’instaurer une supplémentation en acide folique avant toute grossesse, et pendant le premier trimestre de grossesse, afin de réduire les risques.

 

Les laboratoires Sanofi-Aventis Algérie ont mis  en place un matériel éducationnel pour les professionnels de santé et pour les patientes. Consultables par les liens suivants :

Guide à destination des professionnels de santé [PDF – 8,19 MO]
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Formulaire d’accord de soins destiné aux jeunes filles et aux femmes en âge d’avoir des enfants traitées par les spécialités à base de valproate (En Français) [PDF – 4,45 MO]
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Formulaire d’accord de soins destiné aux jeunes filles et aux femmes en âge d’avoir des enfants traitées par les spécialités à base de valproate (En Arabe) [PDF – 780 KO]
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Lettre aux professionnels de santé (contre indication pendant la grossesse « sauf situation exceptionnelles » et programme de prévention des grossesses) [PDF – 1,39 MO]
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Carte patiente (En Français) [PDF – 848 KO]
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Carte patiente (Valproate : grossesse et contraception : ce que vous devez retentir) (En Arabe) [PDF – 729 KO]
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Brochure patientes (Valproate, contraception et grossesse : ce que vous devez savoir) (En Français) [PDF – 846 KO]
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Brochure patientes (En Arabe) [PDF – 824 KO]
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Dernière mise à jour : Juillet 2019

Le nifuroxazide (Ercefuryl et ses génériques), un antiseptique intestinal indiqué dans le traitement de la diarrhée aiguë présumée d'origine bactérienne en l'absence de suspicion de phénomènes invasifs (altération de l'état général, fièvre, signes toxi-infectieux...).

Le nifuroxazide a fait l’objet d’un mésusage important et des effets indésirables graves ont été recensés, notamment des effets d’ordre :

  • Immuno-allergique : des réactions d’hypersensibilité immédiate (choc anaphylactique, œdème de Quincke), survenant notamment chez l’enfant et susceptibles de mettre en jeu le pronostic vital.
  • Photosensibilité (soleil, rayon UV) et autres atteintes cutanées.
  • Effets indésirables hématologiques : diminution du nombre de plaquettes, de globules rouges, et globules blancs.

En raison des risques liés au nifuroxazide, essentiellement d’ordre immuno-allergique, et d’un mésusage important, cet anti-infectieux intestinal est désormais délivré uniquement sur prescription médicale, et  ne plus être utilisé chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans.

Des recommandations ont été émises à tous les laboratoires fabriquants  à savoir:

  • La mise à jour du Résumé des Caractéristiques du Produit et la notice
  • L’étiquetage des spécialités concernées à savoir une étiquette devra être apposée sur les boites afin d’avertir les professionnels de santé et les patients de la mise en place de ces nouvelles mesures.
  • Rajouter la contre indication chez l’enfant et l’adolescent de moins de 18 ans.

Il est important de rappeler que,  dans la majorité des cas, les diarrhées guérissent sans traitement médicamenteux. La prise en charge chez le petit enfant repose essentiellement sur l’administration de solutés de réhydratation orale.

 

Dernière mise à jour : Août 2019

    Les anthracyclines, des anticancéreux, isolées à partir de micro-organismes, utilisées principalement dans les leucémies myéloblastiques et dans les leucémies lymphoblastiques aiguës (1). Un certain nombre d’effets indésirables obesrvés, notamment cardiaques, limitent leur utilisation.

     Les anthracyclines peuvent produire une toxicité aiguë et transitoire de la fonction cardiaque caractérisée  par des anomalies à l’ECG (troubles du rythme cardiaque, allongement de l’espace QT le plus souvent    sans traduction clinique), associés parfois à des troubles électrolytiques (hypokaliémie et hyponatrémie) qui doivent être corrigés. Les anomalies sont généralement réversibles (1) (2). Les anthracyclines peuvent aussi induire une toxicité chronique (liée à des doses cumulatives)  à type d’insuffisance cardiaque congestive retardée, irréversible, parfois mortelle. Une insuffisance cardiaque tardive peut survenir jusqu’à 18 ans après un traitement par anthracyclines (1).

     La cardiotoxicité est un effet indésirable majeur à l’origine d’une limitation de l’utilisation des anthracyclines, comme la doxorubicine et la daunorubicine. Des médicaments dérivés ont été mis au point dans le but de réduire la cardiotoxicité : l’acarubicine, l’épirubicine, idarubicine, la mitoxantrone et la pixantrone. Cependant, bien que cette stratégie ait rencontré un certain succès, tous ces composés présentent un certain degré de cardiotoxicité (1).

Certains facteurs peuvent augmenter le risque de toxicité notamment:

  • Doses cumulatives totales ;
  • Schéma posologique : des doses uniques élevées peu fréquentes sont plus cardiotoxiques que des doses plus faibles et plus rapprochées, ce qui suggère que la cardiotoxicité est liée aux pics de concentration sanguine ;
  • Ages extrêmes (enfants, patients âgés) ;
  • Antécédents de radiothérapie thoracique ;
  • Antécédents de maladie cardiovasculaire à type d’insuffisance cardiaque classe III ou IV augmente le taux de mortalité ;
  • Autres facteurs de risque tels que : hypertension, hépatopathie, hyperthermie, et trisomie 21 (1).

Prévention de la cardiotoxicité des anthracyclines :

     Une surveillance clinique et paraclinique est nécessaire avant toute utilisation d’anthracyclines notamment :

-ECG : la plupart des modifications sur l’ECG ne sont pas prédictives de la cardiotoxicité, qui peut survenir  sans celles-ci. Cependant une réduction persistante de la tension de l’onde QRS indique généralement la nécessité d’effectuer d’autres tests.

-Echocardiographie ou angiographie isotopique : utile pour prédire le développement d’une cardiomyopathie, mais peut donner des résultats normaux. La sensibilité peut être améliorée avec les tests d’efforts physiques. La mesure de la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG) est fréquemment utilisée pour l’évaluation de base, puis à intervalles réguliers par la suite.

-Imagerie à l’antimyosine à l’indium-111 : détecte une absorption cardiaque anormale à cette substance radioactive qui peut être observée même en l’absence de changement de la FEVG et peut être prédictive d’une chute imminente de la FEGV. Cette technique est très sensible.

-Biopsie endomyocardique : indicateur le plus sensible, mais technique invasive et encore peu disponible (1).

Conclusion :

     Les anthracyclines peuvent être à l’origine d’une toxicité cardiaque redoutable limitant leur utilisation ; cependant lorsque leur utilisation est nécessaire, une surveillance cardiaque plus étroite est indispensable avant, pendant et après traitement.                                                                                                                                                                                                         

Références bibliographiques :

  • (1) Martindale, The Complete Drug Reference ; ''Antineoplasics ; daunorubicin, doxorubicin citrate'' ; 38th Edition, 777, p. 783 ; disponible sur le site http : //www.medicinescomplete.com/3./content/martindale/21514-e.21035-t.
  • (2) Vidal ; ''Daunorubicine ; effets indésirables ; toxicité cardiaque'' ; 92ème Edition, p. 477.

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